1. Situation administrative, géographique et socio-démographique
La zone d’action de l’ABH du Loukkos (ABHL) s´étend sur une superficie de 13 000 Km² délimitée au Nord sur près de 260 Km par la mer Méditerranée, à l’Ouest par l’Atlantique sur 140Km, au Sud par le bassin du Sebou et à l´Est par le bassin de la Moulouya.
La zone d’action de l’ABHL couvre en totalité les provinces de Tanger, Tétouan, Larache et partiellement celles de Chefchaouen (65%), Al Hoceima (61%), Kénitra (33%), Sidi Kacem (9%) et Taza (2%). On y dénombre quelques 127 communes rurales regroupées en 14 cercles.
Les bassins du Loukkos, Tangérois et Côtiers Méditerranéens (LTCM) sont relativement peuplés : 3,2 millions d’habitants, soit le 4e bassin hydrographique en termes de population. C’est un des bassins à plus forte densité (11% de la population marocaine sur 2% de la superficie totale du Royaume) : la densité est de 126 habitants/Km² contre une moyenne nationale de 29 habitants/ Km².
Carte Administrative du Bassin
2. Ressources en Eau
La zone dispose d’un potentiel en eau renouvelable considérable, d’environ 4 milliards de Mm3/an (3600 Mm3/an d’eau superficielles et 460 Mm3/an d’eau souterraine), comme apport moyen interannuel.
Les eaux de surface
Les apports moyens annuels en eau de surface de la zone s´élèvent à 3.600 Mm3/an avec une forte irrégularité interannuelle. Le maximum observé représente près de trois fois le module moyen, alors que le minimum ne dépasse guère 15%. Les ressources en eau de surface mobilisées s’élèvent à 912 millions de mètres cubes, dont :
- 896 millions de mètres cubes de volumes régularisés par les barrages, soit 12% du volume régularisé par les barrages au Maroc
- 16 millions de mètres cubes prélevés au fil de l’eau, soit 2% du volume mobilisé en eau de surface dans le bassin (une proportion très faible au Maroc, où la moyenne dépasse 18%)
Les eaux souterraines
La situation des eaux souterraines de la zone par grande unité hydrologique homogène se présente comme suit :
- Bassin du Loukkos: renferme essentiellement les nappes de Rmel, d’Oulad Ougbane et de l’oued Loukkos ;
- Bassin du Tangérois: contient la nappe de Charf El Akab et quelques bancs des grès numidiens d’Asilah ;
- Bassins Côtiers Méditerranéens renferment :
- la chaîne calcaire, constituée par le Haouz de Tétouan et la Dorsale Calcaire ;
- plusieurs nappes alluviales côtières constituées notamment par les unités de Rhiss-Neckor, Martil-Allila, Oued Laou, Smir, Negro, Bouahmed, Amsa, …etc ;
- d’autres nappes alluviales d’importance limitées sont également identifiées, tel le cas de Ksar Sghir, Targha, Azla, Amtir, Jabha et Béni Boufrah.
La nappe la plus importante des bassins considérés est la nappe de R’Mel (64 Mm³ d’eau renouvelable).
Au total, les bassins du LTCM ont le 3e potentiel le plus faible du pays en eaux souterraines. Le potentiel des eaux souterraines s’élève à 189 millions de mètres cubes, dont 58% seulement sont exploités.
3. La qualité des ressources en eau
Les eaux de surface
La qualité des eaux de surface est globalement bonne à l’exception de certains tronçons situés en aval de rejets urbains ou industriels. C’est le cas des oueds :Martil, Mghogha, Lihoud et Loukkos.
D’autre part, les eaux usées de Tanger sont rejetées en mer, ce qui engendre une dégradation des littoraux avoisinants.
Les eaux souterraines
D’une manière générale, on peut dire que la qualité des eaux souterraines dans la zone est bonne, à l’exception de quelques secteurs de la nappe de Rmel au droit desquels des teneurs excessives en nitrates atteignant des valeurs élevées dues à l’emploi des engrais et pesticides ont été enregistrées, principalement dans les périmètres irrigués. Aussi, dans les zones côtières, les nappes alluviales de la Méditerranée connaissent des minéralisations de l’eau parfois forte, en raison de l’intrusion des eaux marines.