Agence du Bassin Hydraulique de Draa Oued Noun

L’Agence du bassin hydraulique de Draa Oued Noun a été mise en place par Décret n° 2-17-690 du 29 décembre 2017 , son directeur a été nommé le 28 juin 2018.
Sur le plan administratif, la zone d’action de l’ABHDON couvre une surface totale de 103 463 km², répartie entre le bassin de Draa avec une superficie de 92 500 Km2, le bassin de Guelmim avec une superficie de 10 240 Km2 et le bassin de Sidi Ifni avec une superficie de 723 km2, et se limitant au Nord par le bassin du Souss Massa, au Sud par le bassin du Sakia Lhamra et à l’Ouest par l’atlantique.

La zone d'action de l'agence

La zone d’action s’étend sur les régions de Guelmim Oued Noun (province de Guelmim, une bonne partie des provinces de Sidi Ifni et Assa Zag et la moitié de la province de Tantan), la région de Draa Tafilalt (Province de Ouarzazate, 80% de la province de Zagora et 50% de la province de Tinghir) et la région de Souss Massa (province de Tata), couvrant au total 111 Communes Territoriales.

Zone d’action :

Situation sociodémographique , Economie

• Situation sociodémographique :

La zone d’action de l’Agence du Bassin Hydraulique de Draa Oued Noun regroupe une population de 1.15 Millions d’habitants, soit près de 4% de la population totale du Maroc (RGPH 2014).
Le tableau ci-dessous, donne les taux d’accroissement démographique annuel moyen, entre 2004 et 2014 au niveau des provinces relevant de la zone d’action de l’ABHDON:

Taux d’accroissement démographique annuel moyen :

• Economie :

L’économie de la zone d’action de l’ABHDON est basée sur les domaines de : l’agriculture, l’élevage, la pêche maritime, la production minière, le tourisme et l’industrie cinématographique.

Ressources en eau : 1 - Les eaux de surfaces


1.1-Bassin de Guelmim :

Constitué de trois Bassins : Assaka, Bouyssafen et Aoureoura avec un potentiel global de 57 Mm³/an, dont 88 % de ce potentiel reviennent au bassin de Assaka qui occupe la moitié Nord et nord-est du Bassin et englobe une superficie globale de 10 240 km², ce dernier est composé de 3 sous bassins (Seyyad, Oum Laachar et Ouargnoun).
Le tableau ci-dessous représente les apports en eau de surface (Bassin Guelmim) :

Apports en eau de surface ( Bassin Guelmim):

En ce qui concerne l’unité de Sidi Ifni , le bassin de Sidi Ifni est composé de trois sous-bassins (Oued Ifni, Assid Ounder et Oued Lkraymat), les apports totaux de ces sous-bassins s’élèvent à 5.2 Mm³/an.

1.2-Bassin Draa :

Le bassin du Draa est constitué de trois sous-bassins : (i) sous-bassin du Haut Draa, d’une superficie de 15 000 km², il est situé en amont du barrage Mansour Eddahbi, (ii) sous-bassin du Moyen Draa qui s’étend sur 14 000 km², limité en amont par le barrage Mansour Eddahbi et en aval par la palmeraie de M’Hamid, (iii) sous bassin du Bas Draa, qui couvre une superficie de 63 000 km², limité en amont, par le barrage de dérivation de Bounou dans la palmeraie de M’Hamid et s’étendant jusqu’à l’embouchure de l’oued Draa.
Les apports de ces trois sous bassins sont comme suit :
– Au niveau du Haut Draa :
Pour le Haut Draa, les apports moyens s’élèvent à environ 496 Mm³/an qui se répartissent comme suit :

– Bassin du Dades: 252 Mm³/an ;
– Bassin d’Ouarzazate : 133 Mm³/an ;
– Bassin d’Aït Douchen : 111 Mm³/an.

– Au niveau du Moyen Draa :
Le bassin du moyen Draa peut être subdivisé, de l’amont vers l’aval, en 18 sous-bassins. Les apports globaux au niveau des bassins intermédiaires s’élèvent à 56 Mm³/an.
– Au niveau du Bas Draa :
18 sous-bassins / foums ont été identifiés. Les apports totaux de ces sous-bassins s’élèvent à 225 Mm³/an. Une grande partie de ces apports est utilisée au niveau des périmètres d’épandage de crues et sert également pour la recharge des nappes.

Ressources en eau : 2 - Etat d’aménagement des ressources en eau de surface


Le bassin connaît une multitude d’ouvrages dont les buts vont de la simple prise rustique au grand barrage de stockage à usages multiples :

2.1-Bassin de Draa

• Haut Draa :

– Les grands barrages :

Le Haut Draa abrite deux grands barrages qui dominent la majorité du bassin. Il s’agit du Barrage Mansour Eddahbi et barrage de Soltane Moulay Ali Cherif.

– Les petits barrages :

Ces ouvrages ont généralement des objectifs multiples : l’irrigation de périmètres de PMH, AEP des populations rurales, abreuvement du cheptel, la recharge artificielle des nappes et la protection contre les inondations. Le tableau ci-dessous présente la liste des ouvrages existants au niveau du Haut Draa.

• Moyen Draa :

– Les grands et moyens barrages :

Le barrage d’Agdez, est en cours de réalisation pour une capacité de 317 Mm3/an et un volume régularisé de 28 Mm3/an. Le barrage est destiné à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la vallée du moyen Draa, l’irrigation et la protection contre les inondations. Les prises d’eau potable sont au nombre de quatre.
Deux autres barrages moyens sont étudiés au niveau du Moyen Draa: Boutious et Imi n’Takat.

– Les petits barrages :

Deux petits barrages sont à lister dans le moyen Draa: Fouggara et Ait Sawne. Huit autres ouvrages de cette catégorie sont étudiés. Ces ouvrages sont tous destinés à l’irrigation, la protection contre les inondations, l’abreuvement du cheptel et la recharge de nappe.

• Bas Draa :

– Les barrages moyens :

Ces barrages s’inscrivent dans le cadre de la sauvegarde des palmeraies existantes qui souffrent d’un déficit chronique en eau dû aux fréquentes périodes de sécheresse et à la surexploitation des nappes par pompage en amont de ces palmeraies, et du renforcement de l’AEP des populations dans les foums, là où les ressources en eau souterraines ne sont plus suffisantes.

– Les petits barrages :

Dix petits barrages sont répertoriés dans le bassin du Bas Draa pour assurer les besoins en eau locaux. Le tableau ci-après résume des données sur ces barrages :

• Bassin de Guelmim :

– Les grands et moyens barrages :

Outre que le barrage Fask qui est en cours de construction, un site a été étudié pour la construction d’un grand barrage, c’est le Site Assaka en aval sur l’oued Assaka.
Le barrage Fask va assurer la régularisation des eaux des crues puis leur restitution aux périmètres d’épandage avec la recharge artificielle de la nappe notamment au niveau de champs captant situé près de l’oued Seyad et alimentant la population de la ville de Guelmim et les centres limitrophes.
Le barrage d’Assaka a été retenu, à priori, sur la base d’un volume régularisé de 12 Mm3 par an avec une capacité de 43 Mm3 avec une station de pompage pour remonter l’eau vers le périmètre d’irrigation situé à l’aval de la nappe. Il est à signaler qu’une étude d’actualisation de ce barrage est en cours de réalisation.

– Les petits barrages :

Ressources en eau : 3 - Les eaux souterraines


3.1-Bassin de Draa :

La quasi-totalité des eaux souterraines exploitées dans le bassin du Draa est issue des nappes alluviales liées aux oueds, nappes peu profondes et souvent appelées « nappes phréatiques », dont la puissance n’excède pas quelques dizaines de mètres. Ces nappes sont principalement alimentées par l’infiltration des eaux de surface et par les eaux du retour d’irrigation, on dénombre quelques 37 nappes, dont 10 nappes profondes et 27 superficielles.

Dans le Haut Draa, les eaux souterraines reconnues et exploitées sont celles développées dans les formations récentes associées aux oueds. Ailleurs, des nappes profondes existent mais sont peu connues, les principales nappes alluviales sont :

– Nappe de Dadès M’Goun
– Nappe de Skoura.
– Nappe de Tikert;
– Nappe alluviale de Ouarzazate;
– Nappe d’Ait Douchen aval;
– Nappe de Taznakht.

Dans le Moyen Draa, Les plus importantes nappes quaternaires sont au nombre de six :

Nappe de la Feija: Associée à l’oued Feija, sa situation à proximité de la ville de Zagora, la rend particulièrement sensible. Les effets conjugués de l’intensification des prélèvements d’eau pour l’irrigation et de la sécheresse ont provoqué une chute des productivités des captages ONEE destinées à l’Alimentation en Eau Potable de la ville de Zagora. La surexploitation de la nappe dans les conditions actuelles a conduit l’ABHDON à la réalisation d’un contrat de nappe afin d’impliquer les gestionnaires et l’ensemble des usagers et utilisateurs des ressources en eau dans une démarche concertée pour préserver cette ressource.

– Unité de Mezguiuta
– Unité de Tinzouline
– Unité de Fezouata
– Unité de Ktaoua
– Unité de M’hamid

Dans le Bas Draa, les principales eaux souterraines exploitées sont celles associées aux foums. On dénombre une dizaine d’aquifères de ce type, principalement situés en rive droite de l’oued Draa. L’exploitaiton de ces nappes se fait par puits ou khettara et parfois à partir de résurgences.

Tout à fait à l’aval du bassin de l’oued Draa (province de Tantan), les nappes aquifères sont
généralement saumâtres (nappe du Crétacé connue par “nappe de Tantan” et nappe de l’oued Ben Khlil).

Au niveau d’Assa, une nappe existe mais reste inexploitable en raison de la présence de fer et de manganèse.

3.2-Bassin de Guelmim :

On distingue trois systèmes aquifères répartis sur ce bassin : le système de plaine est constitué par la nappe plioquaternaire de Guelmim, les nappes profondes de l’adoudounien et du Géorgien, et les nappes alluviales éparses de montagne.

La nappe plioquaternaire de Guelmim est surexploitée du fait de l’augmentation des prélèvements d’AEP et les prélèvements agricoles

Le bilan de la nappe de Guelmim fait apparaître un déséquilibre significatif entre les ressources et les besoins et elle connait une chute importante du niveau piézomètrique.

De ce fait l’ABHDON a lancé au titre de l’année 2021 l’étude de contrat de nappe de Guelmim.

3.3-l’unité de Sidi Ifni :

L’unité de Sidi Ifni est constituée presque totalement d’un socle granitique. Les eaux qui y circulent se concentrent dans la zone d’altération et dans les franchissements Ces ressources très peu développées, produisent de faibles débits.

Globalement, le potentiel mobilisable à partir des eaux souterraines dans la zone d’action de l’ABHDON est comme suit:

Potentiel Mobilisable des ressources en eau souterraine :

Qualité des ressources en eau


Le suivi de la qualité des eaux porte sur 127 points sur les différentes ressources en eau du bassin hydraulique du Draa Oued Noun :
• Eaux superficielles (Oueds et barrages) /48 points
• Eaux souterraines (Puits)/64 points
• Rejets dans les cours d’eau/15 points

1-Eaux superficielles :

Le réseau de surveillance de la qualité des eaux superficielles comporte 48 stations d’échantillonnage situées sur les plus importants cours d’eau des bassins hydrauliques de Draa et Guelmim, ainsi que 15 stations d’échantillonnage au niveau des eaux de rejets dans les cours d’eau.

• Les paramètres physico chimiques des eaux de barrages sont de très bonne qualité ;
• Les eaux de barrages ne présentent aucun risque de contamination bactériologique ;
• La qualité des eaux des oueds est généralement bonne à l’exception de quelques oueds au niveau de la province de Ouarzazate qui présentent une forte teneur de sulfates et des valeurs élevées des paramètres DCO ET DBO5 ;
• 70 % des eaux de rejets dans les cours d’eau étudiés ont une qualité non satisfaisante.

2-Eaux souterraines

Le réseau de surveillance de la qualité des eaux souterraines comporte 64 points de mesures

• Plusieurs eaux souterraines présentent une salinité importante à savoir : la zone de Tissnt, Akka Ignan et Foum Zguid au niveau du bas de Draa / l’aval et le sud de la nappe de Guelmim / la nappe de Tikert et Magoun Dades au niveau du haut Draa ;
• Plusieurs eaux souterraines présentent une augmentation de pourcentage des sels solubles dans l’eau tel que le chlorure, le sulfate, et le sodium.